BLAGUES
sur Stierlitz
Stierlitz éprouvait une gêne. La gêne était rigide et ne se pliait pas.
Stierlitz avançait dans les rues de Berlin vêtu de l'uniforme soviétique. Müller lui dit avec désapprobation:
– Vous devriez être plus discret…
"C'est vrai ça," – pensa Stierlitz en mettant les lunettes noires.
Stierlitz s'approcha de la porte et l'ouvrit doucement. La lumière s'alluma. Stierlitz referma la porte, et la lumière s'éteignit. Il tenta de nouveau d'ouvrir la porte, et la lumière s'alluma de nouveau, alors il referma la porte d'un geste vif. À la troisième tentative il se passa la même chose.
"Un réfrigérateur," – comprit Stierlitz.
Müller surprit Stierlitz devant l'écran de l'ordinateur, sur lequel s'affichait un long message en caractères incompréhensibles.
"Message chiffré!" – pensa Müller.
"KOI-8," – soupira Stierlitz.
Stierlitz s'est laissé dépasser par les évènements. Les évènements en étaient heureux.
Stierlitz n'arrivait pas à capter le message chiffré du Centre. Il l'a relu une fois de plus, mais il n'arrivait toujours pas à le capter.
Müller roulait sur l'autoroute à 160 km/heure. Stierlitz le suivait nonchalamment, en feignant se promener et profiter du paysage.
Stierlitz a reçu un message du Centre: "Justas, vous êtes idiot". L'émotion l'a submergé: il a compris qu'il venait de recevoir la décoration suprême du Héros de l'Union soviétique…
En entrant dans son bureau, Bormann vit Stierlitz qui fouillait dans les documents secrets.
– C'est mon bureau, – dit Bormann.
– Silence dans les rangs! – dit Stierlitz.
Stierlitz fait cuire les écrevisses qui deviennent de couleur rouge.
"Ce sont les nôtres," – pense Stierlitz.
Müller et Stierlitz sont en train de bronzer sur la plage. Müller porte un maillot noir avec une croix gammée, et Stierlitz un maillot rouge avec faucille et marteau.
– Vous avez un maillot très original, – dit Müller. – D'où le tenez-vous?
– C'est ma femme qui me l'a offert pour le 23 février, – répondit Stierlitz et pensa: "N'en ai-je pas dit un peu trop?.."
Stierlitz se promenait dans la forêt. Des yeux flamboyants le regardaient depuis un trou d'arbre.
"Pivert," – pensa Stierlitz.
"Pivert toi-même!" – pensa Müller, vexé.
Schellenberg:
– Stierlitz, vous buvez sans rien manger? Êtes-vous Russe?
– Nous les Allemands sommes un peuple économe, – trouva-t-il comme repartie.
En passant devant le cinéma, Stierlitz voit une affiche: "Alien contre predator".
"J'en ai marre d'entendre parler des élections," – pense Stierlitz.
Depuis trois mois, Stierlitz envoyait inlassablement au Centre le message chiffré:
4207 1801 2275 4408
6872 4589 5533 7928
3473 5600 1956 7639
Mais en vain – pas un sou de salaire n'arrivait sur aucune de ces cartes…
Stierlitz marchait dans les rues de Washington, et tout l'agaçait: ce nouveau costume au lieu de l'uniforme de Standartenführer SS, et cette perruque rousse, et cette obligation de vivre avec une femme quasi inconnue pendant plusieurs années…
"Top secret! Pour Reichsführer Himmler, en main propre."
Stierlitz posa le stylo et réfléchit: "Je devrais peut-être l'écrire en allemand…"
– Stierlitz, vous êtes en état d'arrestation! – dit Müller.
– De quoi suis-je accusé?
– Aucune importance. Tu t'en tireras de toute façon, et nous, on doit créer l'impression de bosser dur.
Stierlitz arrive dans le café "Éléphant" pour rencontrer l'agent de liaison.
– Un whisky, – dit-il au barman.
– On n'a plus de whisky, – répond celui-ci.
– Alors un schnaps.
– On n'a plus de schnaps.
– Un verre de vodka, alors!
– Pas de vodka non plus. On est en rupture de boissons alcoolisées…
"L'agent de liaison est arrivé," – pensa Stierlitz avec soulagement.
Une femme dit à son mari:
– Souviens-toi de la série "Dix-sept moments du printemps". Stierlitz n'a pas revu sa femme pendant 16 ans! Toutes ces années il lui restait fidèle!
Le mari, sceptique:
– C'est elle qui le croyait…
– Si! Il ne pouvait pas la tromper!
– Ben tiens! Il a trompé tout le III Reich, mais ne pouvait pas tromper sa femme?
Hitler a compris qu'il avait perdu la guerre quand il a vu sur les murs du reichstag les inscriptions "Issaïev est passé par ici" et "Hitler kaput".
Stierlitz vient à la maison, sort sa radio et commence à taper un message chiffré pour le Centre.
La voix du narrateur:
"Stierlitz ne connaissait pas le code Morse. Mais il espérait que le rythme joyeux de son message ferait comprendre: il a réussi à accomplir sa mission."
– Qu'il est mignon, cet écureuil! – dit Stierlitz en tendant les mains vers le petit animal.
"Il n'est pas d'ici," – pensa le putois en ricanant.
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