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La vocation d'Ilia

Ilia Mouromets

Qui nous parlera du vieux temps,
du vieux temps, du temps passé,
d’Ilia Mouromets ?
Ilia Mouromets fils d’Ivan,
resta cul de jatte trente-trois ans ;
vinrent le trouver des frères mendiants,
Jésus-Christ lui-même, deux apôtres :
- Dis donc, Ilia, apporte-nous à boire !
- Frères mendiants, je suis sans bras, sans jambes !
- Lève-toi, Ilia, ne te moque pas de nous !
Ilia se mit debout, comme si de rien n’était ;
il alla, apporta une tasse d’un seau et demi,
la présenta aux frères mendiants ;
les mendiants la lui rendent ;
les frères mendiants interrogent Ilia :
- Te sens-tu, Ilia, beaucoup de force ?
- S’il y avait une colonne de la terre jusqu’au ciel,
si à la colonne il y avait un anneau d’or,
je tirerais sur l’anneau et renverserais la Sainte-Russie !
- Dis donc, Ilia, apporte une deuxième tasse !
Ilia la leur présenta ; ils la lui rendent.
Ilia but sans reprendre haleine
une grande tasse d’un seau et demi.
Ils demandent à Ilia :
- Te sens-tu, Ilia, beaucoup de force ?
- J’ai la moitié de ma force.
Les mendiants voyageurs disent :
- Tu seras, Ilia, un grand bogatyr,
et ta mort au combat n’est pas inscrite.
Bats-toi, combats avec tous les bogatyrs
et avec toutes les hardies cavalières.
Seulement ne va pas te mesurer
avec Sviatogor le bogatyr :
la terre le porte sur soi avec peine ;
ne va pas lutter avec Samson le bogatyr :
il a sur la tête les sept cheveux de l’ange ;
ne te bats pas aussi avec la race de Mikoula :
la terre humide notre mère l’aime ;
n’affronte pas non plus Volga Veslavitch :
il ne te prendra pas par la force,
mais par la ruse, la finesse.
Procure-toi, Ilia, un cheval de bogatyr,
s ors dans l’étendue de la rase campagne :
achète le premier étalon venu,
mets-le dans un hangar pendant trois mois,
pendant trois nuits, conduis ton étalon au jardin,
et dans trois rosées roule l’étalon,
conduis-le vers la haute clôture :
quand l’étalon sautera par-dessus la clôture
et d’un côté et de l’autre côté,
va-t’en avec lui où tu veux : il te portera.
Alors les mendiants disparurent.
Ilia s’en alla trouver son père
à son travail de paysan :
il faut nettoyer la forêt incendiée des souches de chêne ;
il enlève à la hache toutes les souches de chêne,
les mets en tas dans la rivière profonde,
puis s’en retourne chez lui.


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